L’Australie offre aux voyageurs une multitude d’itinéraires de road-trips, allant d’une journée à plusieurs mois, de la ville au bush en passant par les plages, chacun offrant des paysages si différents mais tout autant époustouflants ! Pour commencer notre découverte de l’Australie nous avons choisi la côte ouest, sauvage et déserte, souvent délaissée des voyageur au profit de sa mythique opposée, la côte est. Quelle émerveillement ce fût de découvrir cette côte encore si préservée, où la civilisation ne se résume qu’à quelques road-house le long de l’interminable route costale. Certes la patience est de rigueur lorsqu’il faut parcourir les nombreux kilomètres qui séparent les divers point d’intérêts mais ce n’est que si peu en échange des paysages somptueux qui vous sont offert à l’arrivée. Cela ne fait qu’accroitre l’impatience de découvrir la prochaine merveille naturelle sur la route.
Nous avons commencé l’aventure au départ de Perth au mois printanier de septembre et terminée à Broome fin octobre. Prêts à découvrir un petit bout sauvage d’Australie? Vivez un peu de notre voyage à travers les principaux points d’intérêts qui qui nous ont coupé le souffle !
Pinnacles Desert
Vieux de 30 000 ans, ce vaste désert est composé d’une multitude de formations rocheuses calcaires pouvant atteindre 5 mètres de haut et 2 mètres de larges, tout cela sculptées par la nature. Un chemin tracé permet de parcourir le parc en voiture ou à pieds. Sur le chemin nous avons fait un arrêt au sanctuaire animalier Waminga, près de Geraldton. Nous avons trouvé les enclos et cages un peu trop petits à notre goût et les animaux ne semblait pas être promis à une quelconque future liberté.
Pink Lake, Port-Gregory
L’Australie compte beaucoup de lacs… roses ! Nous avons pu observer celui de Port-Grégory, sur la route de Kalbarri. C’est l’algue microscopique Dunaliella Salina, qui se développe dans les eaux salées et produit de la β-carotène qui donnerait sa couleur rosée au lac. Cette couleur change en fonction de la température de l’air, de l’heure et du taux de sel dans l’eau.
Situé à 485 kilomètres au nord de Perth, le Kalbarri National Park est serpenté sur près de 80 km par la Murchison River qui a sculpté la roche il y a plusieurs millions d’années pour former d’impressionnante gorges dans les plus de 1 000 km2 de bush qu’englobe le parc. Outre son parc national réputé, la petite ville de Kalbarri compte également une côte au paysage grandiose avec ses nombreuses falaises rongées par l’océan indien.
Envie d’en découvrir plus sur le parc national de Kalbarri ?
À 800km au nord de Perth, le site de Shark Bay, classé au patrimoine mondiale de l’Unesco, possède un immense patrimoine écologique. Son parc marin regorge d’une faune abondante composée notamment de tortue, dauphins, dugongs, orques et requins. La baie fut découverte en 1699 par un navigateur anglais qui lui donna le nom de « Shark Bay » pour son abondante population de requins. Les Aborigènes de la région se distinguent par trois groupes de langage : les Yingkarta, les Malgana et les Nhanda.
Hamelin Pool marque l’entrée dans la baie, ce site est mondialement connu pour le fait qu’il abrite encore des stromatolithes ; structures bioconstruites par des colonies bactériennes qui semblent identiques à celles qui existaient il y a plus de 3,5 milliards d’années et qui sont les plus anciennes formes de vie organisée connue. Elles se développent dans les eaux peu profondes et chaudes. Ces structures sont présentes dans seulement trois endroits dans le monde. Hamelin Pool en possède la plus grande diversité au monde.
La plage de Shell Beach, un peu plus loin est assez particulière car totalement dépourvue de sable et uniquement constituée de minuscules coquillages. Ces milliards de coquillages forment une couche pouvant atteindre 10 mètres de profondeur sur une longueur de 120 kilomètres.
Longeant les deux péninsules, le François Peron National Park est le lieu d’un des plus ambitieux projets australiens de redéveloppement de l’écosystème. Lancé en 1991 le projet Eden consiste à réintroduire des espèces endémiques disparue, il à déjà permis de réintroduire certaines espèces comme le bilby, woyly et malleefowl.
L’absence totale de route rend le parc accessible uniquement en 4×4, au total nous aurons parcouru pas moins de 100 km sur les pistes ensablées du parc. Nous n’aurons malheureusement pas eu la chance de croisé la route du fameux bilby mais nous avons apprécié ce lieu de contrastes où l’ocre des falaises, le blanc des plages et l’azur de l’océan se mélangent, un pur régal pour les yeux !
Monkey Mia n’était pas au programme, trop touriste pour nous et contre nos principes. Nous ne prenons pas part aux activités tirant un profit (financier) des animaux. Ne ne voulions pas payer pour faire la file afin de nourrir les dauphins surtout après avoir deja nager avec ces animaux sauvages dans leur milieux naturel, gratuitement et sans exploitation.
Peu après la ville de Carnarvon (que nous avons trouvé sans intérêts), sur la route vers le nord, nous avons franchis la ligne virtuelle du tropique du Capricorne. Un peu plus loin, au lieu de suivre la route principale menant à Coral Bay, nous avons bifurqué à l’ouest pour atteindre le Point Quobba où l’on peut admirer les spectaculaires blowholes, ces trous souffleurs expulsant l’eau de l’océan à plusieurs mètres de hauteurs. Nous avons pu également observer la migration des baleines au loin ainsi qu’un groupe de dauphins.
Situé à 230 km au nord de Carnarvon la petite station balnéaire de Coral Bay n’a pas vraiment d’intérêt. La plage principale est trop peuplée ce qui en résulte un récif très abimé avec principalement des coraux morts. Pour découvrir les merveilles de la région il faut aller se perde dans les dunes, nous y avons découvert une jolie plage enclavée dans le « Bateman Sanctuary » formant un lagoon très peu fréquenté où nous avons aperçu des requins de récif (inoffensifs), des tortues, poissons et coraux. C’est sur l’une des plages de Coral Bay, Five fingers reef, que nous apercevons un jeune mâle tortue de l’espèce Hawksbill, en danger d’extinction, en difficulté échouée sur la plage. Après l’avoir confiée à un centre de plongée il fut envoyée dans un centre de réhabilitation à Perth, à plus de 1000 km de son lieu de vie, et sera relâché dans l’océan dès que son état le permettra.
Le parc marin de Ningaloo s’étend de Coral Bay à Exmouth. Longue de 260km la Ningaloo Reef, la petite barrière de corail de l’ouest, possède plus de 220 espèces de coraux et la vie marine y est très présente. Nous avons pu y rencontrer une multitude de poissons colorés mais également des tortues, requins (inoffensifs), étoiles de mer, raies et coraux, malheureusement très abimés pour la plupart. Non loin de la côte où le snorkelling est l’une des activités la plus pratiquée dans la région, s’étend le parc national du Cape Range qui regorge de vues à couper le souffle et de kangourous par centaines au crépuscule.
Karijini est le deuxième plus grand parc national d’Australie avec une superficie de 6 274 km² mais c’est surtout incontestablement le parc le plus populaire du pays. Très apprécié des visiteurs, le parc ne peut vous décevoir avec son dédale de gorges et ses piscines naturelles spectaculaires.
Envie d’en découvrir plus sur le parc national de Karijini ?
Port-Hedland
Premier port exportateur de minerai de fer en Australie et l’un des plus actif au monde, il est construit sur une île relié au continent. Chaque jours d’énormes cargos de plus de 300 mètres entament leur balai dans le port. Cette partie de l’océan étant habité par des requins et crocodile, une seule plage est autorisée à la baignade. Cette petite ville industrielle n’a pas vraiment d’intérêt et est surtout un point de passage sur la route de Broome.
Cependant nous y avons trouvé une petite merveille : le Spinifex Hill Studio, un centre d’art où se réunissent chaque jours les aborigènes qui le souhaitent pour réaliser des oeuvres, celles-ci seront vendues par le centre. En moyenne dans ce type de centre, 60% du prix de vente revient à l’artiste tandis que le centre garde le reste pour l’apport du matériel. Dans ce cas-ci la nourriture et le lieu sont fournis aux artistes.
Région de Karratha
Signifiant « bon pays » en aborigène, Karratha est également une ville industrielle (secteurs du fer, sel, gaz et engrais) et représente le centre commerciale de la région du Pilbara. Nous y avons découvert le rock art de Deep Gorge, dans le parc national de Murujuga sur la péninsule de Burup. L’art rupestre que l’on peut observer sur les rochers sont des pétroglyphes, dessins symboliques gravés sur de la pierre. Le nombre de pétroglyphes se trouvant sur la péninsule est estimé entre 500 000 et 1 000 000. Leur date de création n’est pas connue mais il semble qu’ils auraient été produit il y a environ 30 000 ans. Les représentations de ces dessins sont variées ; scènes de chasses, de pèche, activité économique, animaux marins et terrestres,…
Broome & la péninsule de Dampier
Porte sud de la région du Kimberley, cette bourgade côtière est agréable et invite à la détente. Bâtie en 1880 comme centre perlier par les japonais, la ville garde quelques traces de son passé avec les nombreuses boutiques de perle et le « chinatown » du centre ville.
Nous y étions au moment du rare phénomène naturel « Staircase to the moon » qui se déroule sur 3 jours consécutifs. La pleine lune se levant sur les vasières exposées à marée extrêmement bas crée une illusion d’optique d’escaliers atteignant à la lune. Considéré comme l’une des plus belles au monde, la plage de Cable Beach avec son sable blanc s’étendant sur 22 km et son eau transparente rend la baignade très agréable, Town Beach l’est tout autant avec sa petite plage et son parc ombragé.
Cependant nous avons été choqué par l’exploitation des chameaux sur la plage de Cable Beach où des tours proposent des balades sur leur dos. Le business animal doit cesser et les touristes doivent se sensibiliser au traitement des animaux pour ce genre d’activité. Une balade sur la plage peut se faire avec nos jambes, la nature nous à bien fait. Il est donc malheureux d’exploiter des animaux pour un bref instant de plaisir.
Broome vous offre encore d’autres surprises avec la possibilité de voir, à marrée basse, d’authentiques empreintes de dinosaures vieilles de 120 millions d’année à Gantheaume Point. Il est nécessaire de bien ouvrir l’oeil pour les trouver mais cela rend l’activité amusante, le paysage rocailleux s’emplit de jolie teintes orangées au coucher du soleil, splendide !
Un séjour à Broome n’est pas complet sans la visite de la brasserie Matso’s, un régale pour les papilles ! Nous vous conseillons la bière à la mangue (élaborée selon la tradition belge!) et la bière au gingembre, leur spécialité, très agréable sur un lit de glace ! Nous avons également testé la bière au chili (la plus épicée du monde, on confirme!), au chocolat (elle semble tentante mais à un gout de vieux mégot de cigarette pour être honnête!), aux fruits, …
Un peu plus au nord se trouve la péninsule de Dampier, outre l’attrait de ses paysages grandioses cette péninsule reculée mérite le détour car elle offre l’occasion de découvrir la culture aborigène des différents groupes linguistiques habitant la région : Jaawi, Bardi, Nyulnyul, Jabirrjabirr, Nimanburru et les Ngumbarl. La petite communauté de Beagle Bay attirera votre oeil par son église d’un blanc pure et ornée de coquillage à l’intérieur tandis que la beauté des falaises de Cape Leveque vous récompenseront des 215 km de route (dont 86 de route 4×4). Nous y avons fait de formidables rencontres pour notre projet sur les communauté aborigène.
En pratique
Les parc nationaux du Western Australia coûtent tous 12$/véhicule/jour. Cependant vous pouvez acquérir un « Holiday pass » valable 4 semaines pour 44$. Avec la multitude de parc nationaux dans cet état on peut vous garantir que votre pass sera vite rentabilisé ! A l’exception des parcs tous les lieux cité dans cet article sont totalement gratuit. /!\ dû à sa portion de 86 km de gravel road en mauvais état la péninsule de Dampier nécessite un 4×4.
→ En conclusion nous ne pouvons que vous conseiller ce road-trip ! Peut-être vaut-il mieux le réaliser en fin de parcours, après avoir visiter le reste de l’Australie pour garder le meilleur pour la fin et éviter certaines déceptions. Ou au contraire commencer par ça et ainsi économiser sur certaines activités déjà vécues dans l’ouest sauvage? Nous n’en savons trop rien mais une chose est sure : Foncez !